PAR: Hélène AJI, Agnès DERAIL et Clément OUDART (éd.), « T. S. Eliot agoniste. Lecture des poèmes », Editions Rue d’Ulm, 2024

Nous avons le plaisir d’annoncer la parution des actes du colloque sur T.S. Eliot qui s’est tenu en janvier dernier.

Disponible dès début avril :

Hélène AJI, Agnès DERAIL et Clément OUDART (éd.), « T. S. Eliot agoniste. Lecture des poèmes » (Editions Rue d’Ulm, 2024, Actes de la recherche à l’ENS-PSL n° 37)

Liste des contributions et procédure pour passer commande aux Presses de l’ENS:  https://presses.ens.psl.eu/t.s.-eliot-agoniste.html

Résumé

Américain puis britannique, protestant puis anglican, moderniste puis classique, T.S. Eliot parcourt au fil de sa vie plusieurs trajectoires de transition, voire de conversion, qui font de lui un poète pivot, représentant d’un cosmopolitisme masculin et blanc qui a très fortement façonné le canon poétique anglo-saxon du XXe siècle. Il produit une critique subversive de la civilisation et de la modernité telles qu’elles se manifestent dans les premières années du siècle, déplorant une décadence sociale et morale généralisée, précipitée, selon lui, par l’ère industrielle, la guerre et leurs innovations technologiques mortelles et amorales. L’utilisation elliptique et souvent cryptique des citations et de l’intertextualité, défiant les limites du langage, l’ironie corrosive de ses observations des mœurs contemporaines et la quête incessante d’une transcendance individuelle et collective, la mise en question de l’expression poétique même – telles sont les armes d’un combat poétique titanesque. Seul remède à cette condition humaine dégradée, la redéfinition du génie poétique, attribut d’un nombre réduit d’élus, ouvrirait la voie hypothétique d’une rédemption finale.

Les auteurs

Hélène AJI est professeure de littérature américaine à l’École normale supérieure (ENS-PSL), directrice de l’UAR « République des savoirs » et vice-présidente de l’Institut des Amériques. Elle a été professeure invitée à l’Université du Texas (Austin) en 2017, à l’Université de Chicago en 2022 et, de manière récurrente, à l’Université nationale et kapodistrienne d’Athènes. Elle est l’auteure de trois ouvrages et d’articles sur la poésie américaine moderniste et contemporaine. Elle pilote le projet de recherche « Poetry Reading[s] » en coopération avec la bibliothèque Ulm LSH (ENS-PSL) et participe à l’action de mentoring « Femmes et Sciences » de l’Université Paris Sciences et Lettres.

Agnès DERAIL a été maître de conférences à l’École normale supérieure (ENS-PSL) et a publié plusieurs études sur la littérature américaine du long XXsiècle. Auteur de Moby Dick. Allures du corps (2000), elle a codirigé l’édition des Derniers poèmes de Melville (2010) ainsi que l’anthologie Puritains d’Amérique. Prestige et déclin d’une théocratie (2016), ouvrages parus aux éditions Rue d’Ulm. Elle a coédité Whitman, feuille à feuille, Ashbery hors cadre et Emily Dickinson. L’évidence obscure (Rue d’Ulm, 2019, 2021 et 2022) ainsi que The Confidence-Man ou les fictions de la confiance (Paris Ouest, 2020). Elle a dirigé entre 2010 et 2023 la collection « Offshore » fondée par Pierre-Yves Pétillon.

Clément OUDART est maître de conférences en littérature américaine à la faculté des Lettres de Sorbonne Université, où il mène des recherches sur la poésie américaine du XXe siècle dans le cadre de l’unité de recherche VALE. Il est l’auteur des Métamorphoses du modernisme de H.D. à Robert Duncan. Vers une poétique de la relation (Presses Sorbonne Nouvelle, 2010) et de Signs of Eternity. H.D.’s Trilogy (Fahrenheit, 2013, avec N. Manning). Il a codirigé deux volumes sur H.D. et édité plusieurs numéros de revues, notamment « Modernist Revolutions: American Poetry and the Paradigm of the New » (Transatlantica, 2016) et « Critical Dimensions: Sizing the American Long Poem » (Revue française d’études américaines, 2016, avec X. Kalck). Il a également coédité un numéro de la revue Sillages critiques intitulé « Robert Duncan’s Legacies at the Century » (2020).

Avec les contributions de : Hélène AJI, Aurore CLAVIER, Amélie DUCROUX, Xavier KALCK, Fiona MCMAHON, Marjorie PERLOFF, Nicholas MANNING, Clément OUDART, Antonia RIGAUD, Lacy RUMSEY, Benoît TADIÉ.

Sommaire

Avant-propos, « Mélange adultère de tout », par Hélène AJI, Agnès DERAIL et Clément OUDART

Mourning: Impossible, par Hélène AJI

« I will show you fear in a handful of notes » : T. S. Eliot, la culture et la marge, par Aurore CLAVIER

T. S. Eliot : surfaces et profondeurs, par Amélie DUCROUX

Hollow, Dry, and Cruel: T. S. Eliot’s Symbolic Tradition, par Xavier KALCK

« I am always sure that you understand/ My feelings »: Rethinking Emotional Expression and Repression in the Poetry of T. S. Eliot, par Nicholas MANNING

« The ‘intractably unpoetic’: Eliot’s Media Sensibility », par Fiona MCMAHON

T. S. Eliot and the Paradoxes of Entropy, par Clément OUDART

Eliot’s Pound Moment: Citationality in The Waste Land, par Marjorie PERLOFF

« O O O O that Shakespeherian Rag-« : Popular Entertainment and High Culture in Eliot’s Poetry, par Antonia RIGAUD

The Waste Land: The Micro- and Macropoetics of Multi-Rhythmicity, par Lacy RUMSEY

The Sonnet after the War: T. S. Eliot, Rupert Brooke, Claude McKay, par Benoît TADIÉ

Bibliographie