Nous nous réjouissons de vous retrouver prochainement pour notre premier Workshop de l’année 2021, qui portera sur la question de la matrice shakespearienne d’un théâtre « historique » contemporain. La séance se déroulera pas zoom le vendredi 15 janvier prochain, de 14 h à 17 h 30 environ. Vous trouverez ci-dessous le lien pour la réunion et le programme de l’après-midi.
PROGRAMME
Année 2, Workshop 1
15 janvier 2021, 14 h 00 – 17 h 30
« Shakespeare comme matrice d’un théâtre d’histoire sur la scène britannique contemporaine »
Argumentaire: Depuis les années 1970 et tout particulièrement en ce début de 21ème siècle, Les pièces historiques de Shakespeare ont connu un renouveau sans précédent des deux côtés de la Manche. Cette redécouverte des histoires a été attribuée entre autres à un intérêt pour le théâtre épique dans le contexte des crises sociales et politiques contemporaines, ainsi qu’au goût récent pour la sérialité qu’encourage la popularité croissante des séries télévisées. Alors que Shakespeare n’a jamais été aussi présent à la scène, il semble aussi hanter la création théâtrale contemporaine. Ainsi, bien qu’il se déclare “citoyen d’Auschwitz et d’Hiroshima”, Edward Bond réécrit, entre autres, King Lear pour son Lear. Quant Martin Crimp, il s’inspire du Edward II de Marlowe pour explorer le thème de la violence d’état dans Lessons in Love and Violence, le “texte” qu’il écrit pour accompagner la création musicale du compositeur George Benjamin. Faisant usage de techniques qu’ils tiennent du théâtre de la première modernité, incluant la violence frontale, les dramaturges contemporains élaborent des pièces où le corps est le support sur lequel s’écrit l’Histoire. Mais peut-on pour autant dire que le théâtre de la première modernité est une matrice pour écrire sur l’histoire aujourd’hui ? Ce premier Workshop tentera de faire dialoguer des spécialistes de théâtre de la première modernité et de théâtre contemporain : il s’agira de croiser les regards sur un corpus contemporain renvoyant au théâtre de la Renaissance parler d’histoire, qu’il s’agisse de réécritures de pièces de Shakespeare ou de pièces incluant des allusions à ce dernier. On invitera notamment les spécialistes de théâtre elisabéthain et jacobéen à réfléchir à la modernité de l’esthétique du théâtre anglais de la Renaissance en la confrontant à ce qu’en ont retenu ou rejeté les contemporains. A quoi se résume la présence obsédante (qu’il s’agisse de révision ou de recyclage) de l’héritage de la première modernité dans la représentation de l’histoire contemporaine, quels aspects formels ou thématiques en sont repris et mis en travail, et pour quels usages ?
Programme:
Bastien Goursaud (Sorbonne Université) : « ‘A Black History of the English-Speaking Peoples’ de Daljit Nagra : Henry V, le canon et la langue globale »
Gisèle Venet (Université Sorbonne nouvelle) : « Deux dimensions et deux usages des sources d’une histoire dans l’Histoire – l’histoire selon Holinshed dans King Lear de Shakespeare (1606) et l’histoire au XXème siècle comme remodélisation des sources dans Lear d’Edward Bond (1971) »
Virginie Yvernault (Sorbonne Université) : « ‘Tout est dedans’. Remarques sur la matrice shakespearienne à propos d’I, Shakespeare de Tim Crouch (2012) »
Line Cottegnies (Sorbonne Université) : « Quelques réflexions sur l’appropriation du théâtre élisabéthain d’histoire sur la scène britannique contemporaine : usages contemporains de Macbeth et d’Edward II » – Discutante : Elisabeth Angel-Perez