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Dans un espace carcéral indéfini, camp de concentration ou prison ultramoderne, qui est aussi un chantier de construction, deux prisonniers, Ancel et Gruber, se tuent au travail. Ils bâtissent le futur Palais de la Culture à la gloire du Boss, le dictateur d’un régime sanguinaire dont Ancel fut jadis le poète officiel, avant d’en découvrir toute l’horreur et d’entrer en résistance. Quant à Gruber, peintre prolétaire à la verve, il fut un dissident de la première heure, et continue à protester depuis sa prison en peignant le chaos ambiant avec les moyens du bord, de tous ses fluides corporels. Le huis-clos entre les deux hommes que tout sépare est interrompu par les visites des émissaires du Boss – Feck, le gardien de prison sadique, Petra, la fille du Boss et ancienne maîtresse d’Ancel, et Hamm et Sham, les deux clowns grotesques qui furent jadis ses élèves avant de vendre leur âme au Boss, qui se succèdent auprès d\’Ancel pour le convaincre de renoncer à sa posture de résistance : il suffirait qu’il écrive un seul poème à la gloire du Boss pour sortir de prison – sans quoi le régime, qui vacille déjà, menace de s’effondrer |