SEM Transculturalismes 06/06/24 : Juliana Lopoukhine, « “Land, belonging, home” : survivances apatrides chez Jamal Mahjoub, Jean Rhys et Salman Rushdie »

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La prochaine et séance du séminaire Transculturalismes aura lieu le jeudi 6 juin à 17h30. Nous entendrons une présentation de Juliana Lopoukhine (Sorbonne Université) intitulée « Land, belonging, home” : survivances apatrides chez Jamal Mahjoub, Jean Rhys et Salman Rushdie ».

La séance aura lieu de 17h30 à 19h à la Maison de la Recherche (28 rue Serpente, 75006 Paris), en salle 001. Ce sera la dernière séance du séminaire de l’année académique 2023-2024, et il sera possible d’y assister en visio. Pour obtenir le lien de connexion, merci de vous manifester par retour de mail.

Abstract:

Statut juridique formalisé dans les années 1920 pour faire face aux déplacements de masse dans la période d’après-guerre, l’apatridie a été décrite par Hannah Arendt comme une anomalie. Pourtant, son actualité un siècle plus tard, en 2024, semble résister à toute tentative d’y mettre fin, comme en témoigne la reconduction du plan d’action mondial #IBelong. Je propose d’explorer la survivance de l’apatridie non seulement dans l’histoire mais aussi dans la littérature, d’un bout à l’autre du XXe siècle, à travers la lecture de la fiction de Jean Rhys, Salman Rushdie et Jamal Mahjoub. L’apatridie sera prise non plus selon sa définition juridique, mais en tant que métaphore d’un positionnement subjectif par lequel les personnages de fiction, ou leurs auteurs, ne reconnaitraient pas, ou plus, leur propre appartenance.

Dans ce contexte, la notion de survivance, comme temps d’un impossible sursis, permettra d’aborder l’expérience de la migration et du déracinement dans une perspective temporelle plutôt que spatiale. Il s’agira d’analyser différentes modalités d’une temporalité apatride, décorrélée du temps collectif, qui perdure au-delà d’elle-même tout en étant sans cesse menacée d’interruption ; temps du suspens, des fantômes, de l’errance et de la répétition, où personnages et lecteurs se soumettent au vertige de la non-appartenance ; temporalité subversive, voire dissidente, qui interroge les identités nationales et culturelles, et, au-delà, l’identité littéraire.