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Grand Prix Solennel de la Chancellerie 2020: Pauline Macadré, « Traduction et trahison du réel chez Virginia Woolf »

 

Nous avons le très grand plaisir d’annoncer que parmi les Prix solennels de la Chancellerie des Universités de Paris, le Prix André Topia en études modernistes anglophones a été attribué à :

Pauline MACADRE

pour son doctorat intitulé : « L’écriture au secret. Traduction et trahison du réel chez Virginia Woolf », rédigé sous la direction du Professeur Frédéric REGARD.

 
La thèse a été soutenue le 22/11/2019 devant un jury composé de Catherine Lanone (Univ Sorbonne Nouvelle, Présidente), Floriane Reviron-Piégay (Univ. Jean Monnet, Saint-Etienne), Christine Reynier (Univ. Paul Valéry, Montpellier), Derek Ryan (Univ. du Kent).
 

Nos plus sincères félicitations à la candidate et à son directeur!

 

Résumé

La thèse est consacrée à l’œuvre de Virginia Woolf et à son souci de la représentation paradoxale d’une réalité différente, proche du Réel lacanien, qui se distingue à la fois du « monde » et de la « réalité ». Le réel prend chez Virginia Woolf la forme du « world seen without a self » qui pose la question de l’effacement de la subjectivité et suppose la vision spectrale d’un paysage qui excède les cadres traditionnels de la perception humaine, de la fiction et de la langue. Cette étude s’attache à explorer les modalités d’infiguration d’un réel qui ne fait pas monde dans l’ensemble de la fiction de Virginia Woolf (romans et nouvelles) : il s’agit d’évaluer ses stratégies d’écriture pour pallier l’inadéquation et la faillite d’un langage qui, saturé de significations arbitraires et pris au piège d’un réseau métaphorique et syntaxique, perd toute fonction référentielle et tourne à vide. Ce travail réévalue les écarts de la fiction de Woolf, « clocheries » qui dérangent la critique et qui pourtant ne cessent de resurgir et de trahir un réel inaccessible qui, comme un secret, ne peut se dire qu’en restant bien gardé.

Mots-clés : Virginia Woolf [1882-1941] ; modernisme ; déconstruction ; réel ; épistémologie ; phénoménologie ; ontologie des objets

 

Summary: “A Secret Transaction”: Translating and Betraying the Real in Virginia Woolf’s Fiction.

My thesis investigates Virginia Woolf’s endeavours to represent a reality different from “what it is convenient to call reality”, a reality that resembles the Lacanian concept of the Real, and that needs to be distinguished from both “world” and “reality”. Such a notion finds its way in Woolf’s writing as the “world seen without a self”, which addresses the issue of erasing the self and escaping subjectivity and posits the paradoxical possibility of a spectral vision that would witness a landscape beyond the traditional borders of human perception, fiction, and language. My analysis therefore explores the process of infigurating a real that resists becoming a world in Woolf’s novels and short fiction: my aim is to assess Woolf’s writing strategies in order to make up for the inadequacy and failure of language – a language buried in layers of arbitrary meaning, trapped in a metaphorical and syntactical web, so much so that it has lost all power to point to a referent and that it rings hollow. I attempt to re-evaluate the gaps of Woolf’s fiction, the odd parts that disturb critics yet keep creeping up, betraying a real both out of bounds and out of reach. Like a secret, it can only be said by being kept.

Keywords : Virginia Woolf [1882-1941]; modernism; deconstruction; real; epistemology; phenomenology; object-oriented ontology